le Covid 19 s'est immiscé dans nos vies, quels impacts pour nous et notre association

L’association s’est efforcée en priorité de maintenir un lien avec ses membres qui vivent seuls, personnes dans la tranche d’âge 50 ans et plus, diabétiques des deux types. Lors de nos échanges téléphoniques, ils ont majoritairement exprimé des sentiments et des réactions semblables. Avant l’épidémie, ils ressentaient leur diabète comme une contrainte forte qui limite leur liberté et porte atteinte à leur qualité de vie, ce qu’ils vivaient déjà difficilement. Depuis le confinement, ils entendent répéter à longueur d’antennes  des consignes sanitaires insistant particulièrement sur leur « vulnérabilité » en tant que diabétique, encore un handicap de plus dû à leur affection. C’était plus qu’ils ne pouvaient en accepter. Leur réaction fut d’affirmer leur LIBERTE de vivre comme tout le monde, sans prendre davantage de précautions que les autres. Ils ont manifesté un certain fatalisme face à leur espérance et à leur qualité de vie : à quoi bon prêter attention à des consignes sanitaires s’ajoutant à la longue liste des injonctions qu’ils reçoivent pour traiter leur diabète, alors qu’ils ne se projettent pas dans un avenir meilleur ?

Le suivi médical de nos membres a été affecté par le confinement. Le corps médical ayant déployé beaucoup d’efforts pour s’adapter aux nouvelles contraintes, certains patients se sont vus proposer par leur diabétologue une consultation par vidéo ou téléphone. Mais, passer à la télémédecine sans préparation, sous la pression des contraintes sanitaires, a perturbé les patients. Ils n’ont pas vécu ce moment comme une véritable consultation, même s’ils ont pu récupérer une ordonnance par divers moyens et ils ont éprouvé le sentiment d’être laissés à eux-mêmes. Ils attendent de « revoir » leur médecin « pour de vrai ».

L’association elle-même traverse cette période d’une durée indéterminée en se posant de nombreuses questions sur son avenir. Une association n’est pas une entreprise de services. Elle fonctionne par et pour ses membres, entre lesquels elle crée des liens qui lui permettent d’atteindre ses buts, pour ce qui concerne Activ’diab 67 : améliorer la qualité de vie des personnes diabétiques. Comme d’autres associations, nous avons constaté depuis plusieurs années une évolution vers une société de consommateurs. L’épidémie modifiera-t-elle cette tendance ? Le partage et l’investissement personnel dans des actions collectives se développeront-ils à nouveau ?

Quel sera l’impact des mesures sanitaires sur nos activités ? Jusqu’alors,  nous créions des liens avec les personnes diabétiques et leur entourage par des contacts de proximité, des entretiens, l’organisation de sorties. Le service Médical B étant une unité COVID de réserve en cas de rebond épidémique, il ne reçoit plus le public qu’avec parcimonie. Toutes les activités que nous avions programmées jusqu’à la fin de l’année sont actuellement impossibles à concrétiser en respectant l’ensemble des gestes barrières, sans que nous puissions anticiper un retour à la « normale ». Comme tous nos membres, nous nous trouvons donc dans l’incertitude, avec l’espoir de trouver des solutions concrètes et positives pour demain.